Pharmacovigilance : comment les médicaments sont-ils surveillés ?
La pharmacovigilance repose sur le signalement d’évènements médicaux survenant après une prise de médicaments ou une vaccination, sans préjuger d’un lien de cause à effet entre le médicament ou le vaccin et l’événement signalé.
Un tel lien n’a rien d’évident. Par exemple : ce n’est pas parce qu’une personne décède quelques heures après avoir consommé tel ou tel aliment que cette nourriture doit être considérée à priori comme cause du décès.
La qualité de la vigilance repose sur le nombre de signalements reçus. Plus ils sont nombreux, plus il sera possible de repérer un lien de cause à effet, s’il existe.
Cela ressemble à la recherche de l’or : il faut tamiser beaucoup de terre pour, parfois, trouver un peu de métal. Une fois trouvé, ce fragment métallique doit être expertisé par un orfèvre, car il peut s’agir d’une substance ressemblant à de l’or sans en être.
La pharmacovigilance mondiale analyse ainsi des centaines de millions de signalement. Ce grand nombre de signalements montre que les médicaments et les vaccins sont intensément surveillés.
Si les propagateurs de fake news étaient aussi méticuleusement surveillés que les médicaments et la vaccination, ils seraient « retirés du marché » depuis longtemps.
Source : Open Rome
Carte EpidMétéo de la semaine
Vigilance
Qualité essentielle en médecine, reposant sur un sens permanent de l’observation et une acuité intellectuelle permettant de flairer ce qui sort de l’ordinaire.
Exemple de l’intérêt d’être vigilant quand on soigne les autres :
Dans les années 60, un médecin anglais a été intrigué par le décès d’un de ses patients jusque-là en bonne santé. Il ne souffrait que d’un problème oculaire ne mettant pas spécialement sa vie en danger.
Le médecin se demanda donc si les gouttes ophtalmiques qu’il avait prescrites n’avaient pas joué un rôle dans ce décès. Il écrivit à la rédaction d’une grande revue médicale.
Dans les mois qui suivirent la publication de cette lettre, plusieurs ophtalmologistes signalèrent à la revue que, eux aussi, avaient observé des troubles bizarres après prescription des mêmes gouttes.
Cet afflux de signalements déclencha une enquête de pharmacovigilance qui démontra que les gouttes étaient toxiques pour le cœur (passage dans le sang + effet cardiaque).
Le médicament a été interdit.
Source : Open Rome